(Publication originale le 21 octobre 2022 sur gilles-verrier.blogspot.com)
Par souci pour l’environnement, sujet dont on parle beaucoup ces temps-ci, à tort ou à raison, et d’autres motifs d’importance, il faudrait se mobiliser collectivement pour que les Nations Unies se mettent rapidement à la recherche d’une autre ville hôte. Qu’en pensez-vous ?
Grâce aux Nations unies, dont Rockfeller avait fourni le terrain, New York s’est enrichie pendant 75 ans. Les temps seraient-ils venus de partager les avantages ? Nous croyons que oui. New York est favorisée par son statut de siège des Nations unies qui fait d’elle une plaque tournante de la diplomatie, du lobbying, du commerce et du renseignement, tant licite qu’illicite. New York sera-t-elle jusqu’à la fin des temps, car rien dans les statuts de l’ONU ne l’empêcherait, le siège des Nations unies à perpétuité ? Une capitale du monde qui se défend d’en assumer le titre ? New York, autant que le pays hôte et ses inconditionnels juifs ne sont pas à plaindre. Ils se trouvent dans une position favorable, dans l’ensemble, pour tirer le meilleur parti du carrefour de toutes les tractations.
Il y a aussi le poids sur l’environnement. Comme très peu de capitales se trouvent dans un rayon de 1000 km de New York, la ville n’est pas un choix écologique. Elle est trop éloignée de la masse continentale des capitales du monde. Mais qu’en pense notre Greta ? Notre étoile filante désormais disparue n’en aura pas soufflé mot avant de s’éteindre… De toute évidence, ces questions la dépassait. Mais beaucoup se sont laissés prendre dans son filet à larges mailles. Plus sérieusement, trève de grétoiserie, s’ajoute au dossier le coût particulièrement élevé de la vie dans la métropole américaine qui défavorise les pays les plus pauvres de la planète, pesant sur le poids de leur délégation et, par conséquent, sur leur influence. Mais on aime les noirs !
Finalement, comme on le déplore de plus en plus, New York devient une ville qui complique, conditionne ou interdit l’accès aux délégations étrangères insoumises aux États-Unis d’une manière ou d’une autre. Une interférence de plus en plus « judiciarisée » d’ailleurs, qui cadre mal avec le mandat original d’ouverture des Nations unies nées en 1947, orienté, certes, mais pas initialement fermé.
Le « New York, New York » de Frank Sinatra, est aujourd’hui moins une grosse pomme qu’une huitre qui s’ouvre ou se referme selon les humeurs de Washington. Ainsi, les États-Unis ont privé de visa une partie de la délégation de Russie, ce qui n’est pas une mince affaire. ni une première. Il est donc devenu difficile pour New York de porter à la fois le chapeau de l’hôtel d’une société des nations et celui d’un pays qui a le privilège et le pouvoir d’en imposer aux autres, selon la prétention.
Il presse que les Nations unies passent au choix d’une autre ville, dans un autre pays; qu’elles migrent vers un lieu mieux situé et qui sabre les irritants. L’opinion publique s’ouvre à l’idée qu’il faudrait trouver une ville franche, une cité plus en mesure de garantir un accès universel aux délégations nationales, dans le respect de la diversité de leur opinion. Par pur esprit d’équilibre et d’une nécessaire rotation du siège des Nations Unies à toutes les cinq décennies, par exemple, il y a lieu de considérer la question. Et pourquoi pas une capitale de l’Afrique francophone, Singapour ou Kaboul, en Afghanistan, qui est une ville traditionnelle des passages séculaires entre l’Occident et l’Orient ? Ce dernier choix permettrait aux États-Unis de s’amender, d’aider à reconstruire un pays détruit pour ensuite l’abandonner à la hâte, ne laissant derrière, là comme ailleurs, que des ruines en signe de son passage !