La synergie politique entre Trudeau et Lévesque et la disparition des Canadiens-Français (1968-2024)

Comment se fait-il que dans le même temps où l’on se battait le mieux pour un avenir enraciné, d’autres aient insisté pour que l’on renonce à l’identité canadienne-française ? C’est une étrange contradiction et, en regard de l’évolution du statut national, elle reste assez opaque encore aujourd’hui. On a bien dit que seule l’identité québécoise avait de l’avenir. Du coup, fallait-il effacer un passé canadien-français révolu ?


Le démembrement d’une nation ethnique par un État central est un acte contraire au droit international

L’identité québécoise1 a sorti de l’ombre les nations autochtones, elle a aussi gratifié les anglophones de droits consacrés.2 Fort bien. En contrepartie, elle a aussi promu l’exclusion : elle a fabriqué une image négative des Canadiens-Français et découragé leur expression dans la sphère publique. Il semble que la «diversité» ne fasse pas que des égaux. À titre de comparaison, qui se permettrait aujourd’hui d’entretenir au sujet d’une communauté immigrante un discours public dénigrant. Pour les Canadiens-Français on l’a fait et personne ne s’en émeut !

Le dynamisme canadien-français

Dévalorisés à leurs propres yeux, ils ne l’ont pas toujours été. On leur doit et c’est tout à leur mérite, d’avoir proposé officiellement un renouvellement en profondeur du fédéralisme, le seul depuis la Confédération de 1867. Cet exploit ne sortait pas de nulle part. C’était le fruit d’une réflexion ancienne, mais, plus récemment, le fruit de trois événements qui avaient témoigné de la grande vitalité du peuple canadien-français :

  1. La convocation et le rapport de la Commission Laurendeau-Dunton (1963-1970),
  2. les États généraux du Canada français (1965-1969) et
  3. les initiatives autonomistes de Daniel Johnson, premier ministre élu en 1966. Ces trois événements sont purement Canadiens-Français.

Un peuple poussé à la disparition ?

Mais alors ? Comment se fait-il que dans le même temps où l’on se battait le mieux pour un avenir enraciné, d’autres aient insisté pour que l’on renonce à l’identité canadienne-française ? C’est une étrange contradiction et, en regard de l’évolution du statut national, elle reste assez opaque encore aujourd’hui. On a bien dit que seule l’identité québécoise avait de l’avenir. Du coup, fallait-il effacer un passé canadien-français révolu ? S’il peut y avoir de bonnes raisons de critiquer le passé canadien-français, était-ce servir la cause québécoise de s’en séparer ? Force est de constater que les promesses d’une identité québécoise exclusive n’ont pas été tenues. Alors, quel était le motif profond de l’hostilité des premiers influenceurs québécois envers les Canadiens-Français ?

Une explication sociologique omniprésente

Le Canada français s’est effondré en raison de l’urbanisation, du déclin des institutions et de la foi catholiques, de communautés trop petites, etc. Dans l’après-guerre s’ajoute le progrès des communications : après la radio arrive la télé, puis l’universalisation des transports motorisés. La fluidité sociale et professionnelle grandit avec le bilinguisme et l’éducation. L’explication sociologique tourne essentiellement autour de ces thématiques, elle est dominante pour ne pas dire omniprésente. Dans son livre, Brève histoire des Canadiens français3, Yves Frenette s’en fait un excellent porte-parole.

Les limites de l’explication

L’explication sociologique est omniprésente dans les livres d’histoire, mais incomplète, voire suspecte. Elle est biaisée dans l’opposition qu’elle fait entre les Canadiens-Français du Québec, virtuellement émancipés et ceux de la diaspora, condamnée à disparaître. En réalité, les deux font partie d’une minorité canadienne dont le statut national n’est pas reconnu. Les deux souffrent d’un manque d’émancipation, et de déclin. Ce qui diffère entre le Québec et le reste du Canada c’est le degré de difficulté de vivre dans sa culture et sa langue nationale. Encore là, il faudrait savoir de quelle partie du Québec on parle !

L’occultation des causes politiques épargne le fédéral

Mais l’exacerbation des différences entre Canadiens-Français du Québec et de l’extérieur, au point de les rendre occasionnellement antagoniques, fait surtout le boulot d’occulter les causes politiques du recul des Canadiens-Français. Ces causes sont sous-estimées ou simplement pas étudiées, les politiques fédérales jamais mises en cause. La suite va montrer combien les causes politiques sont importantes, mais systématiquement tenues dans l’ombre.

La réforme du fédéralisme

La réforme du fédéralisme, un projet cher aux Canadiens-Français depuis l’après-guerre, arrive à maturité vers 1967. La Confédération a cent ans. À cette époque, les Canadiens-Français sont au sommet de leur puissance démographique, ils comptent pour 33 % de la population du Canada. Sur le plan politique, on a vu plus haut que leur dynamisme était canalisé dans une volonté de réformes.

Ce peuple envisageait une réforme constitutionnelle qui aurait fait de lui un peuple égal au sein du Canada, ou, à défaut, après avoir mené le combat jusqu’au bout, un peuple indépendant. En tout réalisme, l’indépendance ne pouvait tomber que dans une situation limite, après avoir épuisé toutes les options. Or, en cent ans, une seule réforme en profondeur du fédéralisme a été soumise à Ottawa dans les formes et dans le cadre constitutionnel approprié. Cette montée au front de Daniel Johnson inquiète.

Une charte des droits, mais pas de réforme

Que va faire P. E. Trudeau ? Il a son plan : charte des droits, rapatriement, formule d’amendement, point final. Pour lui, la porte est fermée à une réforme de la Confédération où tout est sur la table. Pour bloquer la reconnaissance statutaire des Canadiens-Français, il va tenter de les diviser. L’élite anglo-saxonne hégémonique perçoit les demandes des Canadiens-Français comme une menace et soutient Trudeau.

Pour tuer dans l’œuf le projet d’une réforme constitutionnelle digne de ce nom, celui qu’on va surnommer Le Prince4 se cherche des alliés et peut-être surtout des complices. Adroit à la manœuvre, il place ses pions chez des innocents ou des consentants. Ils vont l’aider à découper un peuple en morceaux.

Le plan Johnson

Le discours d’ouverture de Daniel Johnson en conférence constitutionnelle, le 5 février, est le fait déterminant de l’année 1968. C’est une affirmation sans précédent de la volonté d’un peuple jusque-là non reconnu de vivre en égal au Canada. L’objectif poursuivi par Johnson est d’amener le Canada à réparer les injustices héritées de la Conquête. Parmi les moyens, il veut mettre en place des institutions nationales superposées aux dix provinces. Pour saisir toute la portée de la réforme préconisée par Johnson, il vaut la peine de la lire attentivement5.


Voici tout de même à titre indicatif ce à quoi pourrait ressembler le Canada s’il avait évolué dans la direction préconisée par Johnson :

Les propositions de Johnson sont reçues froidement, mais poliment par les neuf autres provinces. Trudeau qui est ministre de la Justice, mais pressenti pour succéder à son chef Pearson à la tête du Parti libéral, en mène large. Il va s’opposer fermement à ce que les travaux constitutionnels prennent une autre direction que la sienne. Il restera sur ses positions jusqu’à ce qu’il ait gain de cause en novembre 1981.

Coup de théâtre

Un intervenant survient. À la différence de Jacques Parizeau, il n’aura ni l’élégance ni le réflexe de serrer les rangs quand les circonstances le commandent. On se souvient qu’au lendemain de l’échec du Lac Meech, s’adressant à Bourassa, Parizeau avait dit «Mon premier ministre»6.

Retour en février 1968, incroyable, mais vrai, le programme de Johnson, qui avait tout pour ébranler les certitudes du Canada anglais, est dénoncé sans merci par René Lévesque, exactement sept jours plus tard7. Johnson au front, Lévesque sème la division à l’arrière.

Lévesque voyait sans doute chez Johnson une vision des choses irréconciliable avec son propre projet qui prenait Johnson à revers. Son projet conduisait effectivement à séparer les Canadiens-Français du Québec de ceux du reste du Canada. Lévesque avait donc le même projet que Trudeau. En toute justice, il y avait deux différences entre eux, ou, si l’on peut dire, ils avaient chacun leur propre script. Explications.

Trudeau

Trudeau voulait certes séparer les Canadiens-Français du Québec des Canadiens-Français des autres provinces. Mais ce n’est pas tout. Il voulait mettre fin à toute idée d’une communauté d’appartenance nationale chez les Canadiens issus de Nouvelle-France. Comment ? Par la réassignation identitaire des Canadiens-Français. Il leur fera porter un nom qui, désormais, les renvoie à leur province de résidence. La Loi sur les langues officielles de 1969 va en effet fournir le cadre pour dénationaliser les Canadiens-Français et les provincialiser. Les francophones voudront bien s’identifier Fransaskois en Saskatchewan et Québécois au Québec.

Finalement, cette loi créait une minorité francophone dans neuf provinces et une fausse «majorité francophone» au Québec. Cette dernière était investie de l’obligation quelque peu cynique de protéger sa minorité anglophone. «Le piège des langues officielles» est en place et, grâce à Éric Poirier, il a été parfaitement décodé8.

Lévesque

Quant à Lévesque, il voulait fondre les Canadiens-Français et les Canadiens anglais du Québec dans une nouvelle entité «nationale». Il agira donc à son tour en faveur d’une réassignation identitaire au sein du Québec : «Nous sommes des Québécois»9. C’était compatible avec la provincialisation générale opérée par Trudeau. L’identité provincialisée, gonflée plus au Québec qu’ailleurs, ne retiendra essentiellement, elle aussi, que son caractère linguistique.

Il faut noter également que les responsabilités imposées au Québec à l’égard de sa «minorité» anglophone ne soulèvent pas d’opposition chez les souverainistes. Non sans complaisance, on considère donc l’obligation de protéger McGill et autres institutions dominantes comme la responsabilité naturelle d’un État qui progresse vers sa souveraineté ! La boucle est bouclée.

L’année 1969 et l’agenda bien garni de Trudeau

En 1969, deux événements d’importance (un troisième en bonus) vont structurer l’avenir du Canada pour longtemps. Le premier, on l’a vu, c’est la Loi sur les langues officielles. Cessons de nous voiler la face, cette loi machiavélique instituait deux régimes de droits linguistiques pour une seule minorité, la bien nommée minorité francophone du Canada. Autrement dit, elle condamne à la division le peuple historique canadien-français devant les tribunaux10.

Le second est la voie référendaire vers la souveraineté, dont l’idée initiale a été pondue à Ottawa. L’opération va se faire par l’entremise d’au moins un médiateur consentant, qui, du reste, va assumer sereinement son rôle. On a reconnu le fameux Claude Morin, qui écrit en toutes lettres que le référendum est «une idée née à Ottawa»11. L’approche référendaire va finir par percer pour finalement l’emporter au forceps au congrès du Parti québécois en 1974. Elle garantit un perpétuel blocage12. Ces faits sont bien connus, mais on continue de les interpréter isolément, peut-être par analphabétisme politique, qui sait.

Nous ne traitons pas ici de l’indépendantisme antérieur à la Révolution tranquille, qui était autre chose. Nous parlons ici du souverainisme opportuniste et collabo. Ce dernier reprendra à son compte l’idée des «deux majorités» de langues officielles au Canada (anglaise et française) comme la justification d’une «solution Québec». Le refuge québécois étant jugé plus propice à résoudre la question nationale, sinon le seul possible. 

La solution Québec

L’avantage de la «solution Québec» sera vite écarté. Au lieu de faire jouer pleinement une carte électorale qui les favorise, les stratèges souverainistes vont adopter la voie référendaire qui les défavorise. Si le fédéral avait un problème avec le système électoral du Canada, c’était à lui de proposer une révision constitutionnelle pour corriger le déficit démocratique. Ici, de véritables patriotes auraient été heureux de tenir la dragée haute au fédéral.

Trudeau a bien adroitement organisé la division des Canadiens-Français entre eux. Ce Machiavel a détruit leur capacité de modifier le fédéralisme en profondeur grâce à des alliés objectifs, négligents ou consentants, utiles à toutes les étapes13.

Depuis ce temps, le pouvoir des Canadiens-Français — peuple absent du compte dans la loi 99 (2000) — n’a fait que diminuer. Québec adoptera sa propre forme de multiculturalisme, à l’image du Canada anglais, mais avec de subtiles prétentions, assorties d’une retouche du vocabulaire. Deux échecs référendaires en 25 ans auront traumatisé les Canadiens-Français du Québec seulement, et pourtant on les renvoie avec insistance à leur seule identité civique, en tant que majorité francophone du nouveau «peuple québécois».

Le bonus

Mais pour couvrir tous les angles, Trudeau va mettre en place une approche plus musclée. Sous sa gouverne, dans le même temps, le fédéral va dresser un plan qui prévoit le recours et la participation à des actes terroristes et d’autres actions d’intimidation, comme le vol par effraction de la liste des membres du Parti québécois. Ce dernier volet servira à déprimer l’élan populaire.

Tout prépare 1982. Restera à l’histoire de juger si la performance du tandem Lévesque-Morin était faite de négligence, de connivence ou des deux.

La question de droits nationaux pour les Canadiens-Français et Acadiens, dans le respect de leur extension territoriale, a toujours été perçue comme une nuisance ou une menace par les bigots du Canada anglais.

Devant les préjugés, le devoir d’un homme d’État respectable était de protéger la minorité. Au lieu de maintenir l’unité territoriale et la cohésion de la minorité historique canadienne-française, Trudeau s’est employé à la détruire. Le gouvernement fédéral a manqué à l’article premier de la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales14 des Nations Unies :

Article premier

1. Les États protègent l’existence et l’identité nationale ou ethnique, culturelle, religieuse ou linguistique des minorités, sur leurs territoires respectifs, et favorisent l’instauration des conditions propres à promouvoir cette identité.

Le référendum tel que conçu à Ottawa – permettant au Canadiens anglais du Québec de décider du sort des Canadiens-Français ‒ est contraire au principe de l’autonomie interne des peuples minoritaires.

Incidemment, c’est ce que réclamait officiellement Daniel Johnson le 5 février 1968, l’autonomie interne.

La loi 99 a 24 ans

Il y a 24 ans, la loi 99 (2000)15 consolide ce qui avait été mis en place depuis l’arrivée de P. E. Trudeau au pouvoir. Brossées à grands traits, nous avons revu les stratégies mises en place pour briser les ambitions et les droits légitimes d’un peuple, dont la vitalité ne faisait pas de doute. Elle s’était manifestée à l’occasion des États généraux du Canada français (1965-1969), une manifestation authentiquement nationale qui s’inscrivait dans un contexte d’affirmation à son sommet.

Des progrès encourageants

Au cours d’une discussion en ligne il y a quelques années, M. René Ricard, co-auteur du livre
Ce que le Canada ne vous dira jamais, avait maintenu que les Canadiens-Français étaient inclus implicitement dans la diversité québécoise. Autrement dit, il ne fallait pas chipoter, il faut se satisfaire d’une existence implicite, tout en continuant à travailler à la souveraineté sans se poser de plus amples questions. N’est-ce pas l’essence du piège identitaire ?

À notre avis, ça restait ambigu et nous avons continué à maintenir que les Canadiens-Français étaient exclus de la loi 99. Et il ne peut pas en être autrement du point de vue de la fidélité trudeauiste, adoptée par Lévesque au Québec. Pour clarifier ce qui pourrait apparaître douteux aux yeux de plusieurs, je suis retourné lire dans les débats parlementaires pour constater qu’il n’est nulle part fait mention des Canadiens-Français. L’inventaire détaillé de la diversité québécoise ne laisse aucun doute, il n y pas de place pour les Canadiens-Français. En revanche, j’ai trouvé un extrait savoureux que je partage avec vous.

Le voici :


Mardi 30 mai 2000 — Vol. 36 N° 80

Étude détaillée du projet de loi n° 99 — Loi sur l’exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l’État du Québec

Le Président (M. Bertrand, Portneuf) : Très bien. Alors, M. le ministre, vous avez la parole.

Préambule

M. Facal,

Le premier considérant se lit donc ainsi : «Considérant que le peuple québécois, majoritairement de langue française, possède des caractéristiques propres et témoigne d’une continuité historique enracinée dans son territoire sur lequel il exerce ses droits par l’entremise d’un État national moderne doté d’un gouvernement, d’une assemblée nationale et de tribunaux indépendants et impartiaux.»

Il m’apparaît, pour m’en tenir vraiment à l’essentiel, M. le Président, que les notions centrales de ce considérant sont sans doute d’abord celles du peuple québécois et ensuite celles de caractéristiques propres. En ce qui a trait à la notion de «peuple québécois», on aura évidemment compris que l’expression est ici prise au sens civique du terme et qu’elle s’entend donc, par conséquence, de toutes les personnes qui, sans distinction aucune, habitent le territoire du Québec.[mon soulignement]
[…]

Je termine simplement en rappelant que le changement entre la première version de 1999 et la version réimprimée se limite à l’ajout des mots «majoritairement de langue française » [mon soulignement]
 après l’expression «peuple québécois». Et nous avons ajouté ces quatre mots, d’une part, parce qu’il s’agit d’une caractéristique très importante du peuple québécois que nous voulions faire particulièrement ressortir et aussi dans un souci de répondre à une des interventions les plus fréquentes [mon soulignement] entendues lors de la commission parlementaire.


En mai 2000, personne ne s’était présenté en Commission parlementaire pour réclamer que l’État plurinational du Québec réserve une place aux Canadiens issus de Nouvelle-France, ou Canadiens-Français. Cependant, difficile à croire, il avait fallu des interventions en commission parlementaire pour qu’on ajoute dans le préambule «majoritairement de langue française» après peuple.

Avec un peu d’optimisme, on peut croire qu’une telle disposition négative envers les Canadiens-Français (leur absence) ne passerait pas inaperçue aujourd’hui. Une prise de conscience pourrait être en train de se faire. Les mémoires déposés auprès du Comité consultatif sur les enjeux constitutionnels du Québec au sein du Canada (dont le rapport a été rendu public le 27 novembre dernier) en témoignent. Seize pour cent (16 %) d’entre eux mentionnent explicitement les Canadiens-Français dans un contexte positif ou
prennent leur défense. Voilà qui est encourageant ! Le rapport du Comité n’en fait cependant pas mention.

________________________________

  1. La codification la plus récente de l’identité québécoise se trouve dans le préambule de la loi 99 (2000). On notera que les «caractéristiques propres et la continuité historique» du premier considérant s’appliquent à l’ensemble des Québécois.
    https://www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/fileadmin/Fichiers_client/lois_et_reglements/LoisAnnuelles/fr/2000/2000C46F.PDF ↩︎
  2. op. cit., v. les Considérants 5 et 6 ↩︎
  3. Brève histoire des Canadiens français, Yves Frenette (Ordre du Canada), Boréal, 1998, 209 p. ↩︎
  4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Prince ↩︎
  5. Le 5 février 1968, Daniel Johnson prononçait le plus important discours de sa carrière : https://www.sqrc.gouv.qc.ca/documents/positions-historiques/positions-du-qc/partie2/DanielJohnsonPere1968.pdf et article sur le sujet https://canadiens-francais.com/pour-un-federalisme-des-nations-au-canada/ ↩︎
  6. Jacques Parizeau à Bourassa : «Il faut que nous puissions trouver une autre voie, puisque celle qu’il avait choisie se révèle être un cul-de-sac. Et je dis, M. le Président, à mon premier ministre : Je vous tends la main. » En ligne : https://lactualite.com/politique/meech-8-la-main-tendue-de-parizeau/ ↩︎
  7. L’amorce d’une vaste supercherie où les vrais intérêts du Québec n’étaient pas représentés, dira Lévesque. Voir la réaction complète de René Lévesque à la prestation de Daniel Johnson, Le Devoir, 12 février 1968 :  https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2777161 ↩︎
  8. Le piège des langues officielles, Éric Poirier, éd. Septentrion, 2022, 498 p. Le livre expose en détail la division qui oppose devant les tribunaux les francophones minoritaires aux francophones majoritaires. Neuf cas de jugements de la Cour suprême sont examinés. La division est érigée en système. ↩︎
  9. Deuxième ligne du premier chapitre d’Option Québec, éd. De l’homme, janvier 1968, p.18 ↩︎
  10. Depuis la position d’un État central, dont la caractéristique est justement d’être central, la majorité et la minorité se déterminent en comparant le total de chacun des deux groupes dans l’ensemble du pays. Il y a au Canada une majorité anglophone et une minorité francophone. Le reste c’est de la politique…. ↩︎
  11. Mes premiers ministres, Claude Morin, Boréal, 1991, p.482 sous-titre : «Une idée née à Ottawa». On remarquera que cette révélation de Claude Morin n’a pas provoqué de remise en question de l’approche référendaire au Parti québécois. Tout va bien. ↩︎
  12. https://canadiens-francais.com/les-cinquantes-ans-du-referendum/ . S’il y avait un problème avec la démocratie canadienne, le fédéral n’avait qu’à convoquer une conférence constitutionnelle pour le corriger, c’est la position qu’aurait dû tenir le PQ. ↩︎
  13. Le présent texte apprendra peu de choses aux plus renseignés, ils connaissent les faits bruts. Son côté inédit consiste à relier les faits pour en dévoiler le sens, ce que le Parti québécois s’est toujours refusé de faire, l’exercice ne pouvant conduire qu’à sa propre condamnation. Quand on pense que le parti ne s’est jamais interrogé sur la voie référendaire depuis son adoption il y a cinquante ans ! ↩︎
  14. —— https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/declaration-rights-persons-belonging-national-or-ethnic ↩︎
  15. La loi est adoptée le 7 décembre et sanctionnée le 13 décembre 2000, v. note 1 ↩︎

2 Responses

  1. Après avoir suivi le parti Québécois depuis sa fondation jusqu’à nos jours, suite à sa presque disparition en 2021, j’ai entrepris une réflexion pour comprendre pourquoi notre mouvement souverainiste avait échoué de façon aussi évidente. Je suis arrivé à la même lecture de la situation historique que celle qui ressort de cet article concernant la mutation identitaire de notre peuple. Le concept de peuple québécois tel que soutenu par le PQ a été certainement le plus dommageable pour nous.
    Mon seul but est de trouver le moyen de remettre notre peuple sur le chemin de son droit à l’autodétermination.

  2. Excellent travail. Quand on croit avoir tout compris et qu’une faille majeure s’ouvre sur l’interprétation de toute une portion de l’histoire.

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