(Publication originale le 31 décembre 2019 sur gilles-verrier.blogspot.com)
ANNONCE DE FONDATION
LE PREMIER JANVIER 2020
FÉDÉRATION DES CANADIENS-FRANÇAIS
Préambule
L’indépendantisme des années 1960 n’était pas clair sur tous les plans mais, indéniablement, il se vouait à l’émancipation politique des Canadiens-français, dont il était l’émanation. C’est surtout le Parti québécois qui, à partir de 1970, s’ouvrit aux engagements en demi-teinte des ambitieux et à la partisanerie intéressée. Dans un bras de fer historique entre l’idéal vertueux et l’opportunisme revendiqué, ce dernier l’emporta en 1974. L’adoption de l’étapisme, dont il ne faut pas sous-estimer l’impact structurant, formera la matrice des décennies suivantes. Au pouvoir, le référendisme qui en est le noyau dur, réduisit le pouvoir relatif des Canadiens-français et réduisit du même coup l’autonomie de l’État du Québec qui n’en avait déjà pas trop. Une stratégie conçue par ceux-là même qui assuraient vouloir augmenter le pouvoir du Québec… mais plus tard. Or, plus tard, ce furent les mêmes qui s’engagèrent dans les seules négociations constitutionnelles tenues à la suite de celles de 1865. Ils le firent négligemment, sans aucune préparation. À l’occasion des négociations de 1981, l’État du Québec, représenté par le gouvernement du Parti québécois, se plia à l’agenda fédéral et ne souleva en aucune occasion « la question du régime ». Si les Québécois semblent avoir toujours trouvé ce comportement acceptable, digne d’éloges, le fait de grands hommes, les Canadiens-français qui renaissent aujourd’hui ne le voient pas du même oeil.
L’étapisme a été un marqueur décisif dans la création d’un « peuple québécois » pluri-national né dans une confusion qui ne devait que prospérer. Il sera consolidé graduellement et officialisé dans le préambule de la loi 99 (2000), où se trouve formulée par l’État du Québec la définition la plus à jour du peuple québécois. Les mémoires de l’époque, présentés dans le cadre de la commission parlementaire sur la loi 99 sont révélateurs. Les anglophones défendent leur propre intérêt, les Premières nations font de même, ne s’exprimant qu’en leur propre nom. En contraste, les organisations des « Québécois » ne parlent que pour l’État du Québec ou au nom du Québec pluri-national. Cinquante ans d’étapisme ont fait s’évanouir les revendications légitimes du peuple fondateur du Canada. Il faut lui redonner la parole.
ÉNONCÉS D’OBJECTIFS PROVISOIRES (1)
- Pour que le peuple fondateur du Canada retrouve la parole, qu’il parle de nouveau pour lui-même et se donne une existence politique indépendante;
- Pour refonder le combat national sur sa légitimité historique;
- Pour la reconnaissance de l’existence nationale des Canadiens-français par Québec et Ottawa;
- Pour la promotion de l’égalité politique entre les nations du premier et du deuxième Canada; ferment de justice, de prospérité et de relations apaisées;
- Pour un cadre constitutionnel qui satisfasse au principe d’égalité, à défaut, l’égalité par l’indépendance. Reconnaissant toutefois que l’indépendance du Québec elle-même ne garantit pas d’emblée l’égalité des nations internes, qui ne serait atteinte que par la disparition des résidus du colonialisme;
- Pour la préparation active de négociations constitutionnelles qui ciblent la résolution du différend national; pour la réclamation de telles négociations;
- Pour la fin du « séparatisme » entre les Canadiens-français de la vallée du Saint-Laurent (au sens historique) et ceux de la diaspora;
- Pour mettre fin à la dérive de la nation civique, synthétique et étatique, tremplin désigné pour / vers l’effacement des nations socio-historiques et l’émergence d’une citoyenneté mondiale nomade, dépourvue de tout enracinement;
- Pour la défense de la nation canadienne-française comme élément constitutif du patrimoine de l’humanité; pour la valorisation des nations naturelles, formées dans le creuset de l’histoire, entités organisées irremplaçables et seules capables de se dresser pour faire contre-poids au mondialisme totalitaire.
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1- Pour consultation jusqu’à l’assemblée générale de fondation qui se tiendra ultérieurement