Auteur | Date de publication | Source | Texte |
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Debray, Régis | L’éloge des frontières, Gallimard, 2010, p.33 | Sacraliser, quel intérêt aujourd’hui quand tout semble désacralisé, la religion y compris ? Mettre un stock de mémoire à l’abri. Sauvegarder l’exception d’un lieu, et à travers lui la singularité d’un peuple. Enfoncer un coin d’inéchangeable dans la société de l’interchangeable, une forme intemporelle dans un temps volatil, du sans-prix dans le tout marchandise. La sacralité accordée au corps humain l’empêche de devenir une chose, un produit comme un autre. | |
Dumont, Fernand | Raisons communes | Si nos concitoyens anglais du Québec ne se sentent pas appartenir à notre nation, si beaucoup d’allophones y répugnent, si les autochtones s’y refusent, puis-je les y englober par la magie du vocabulaire ? L’histoire a façonné une nation française en Amérique ; par quelle décision subite pense-t-on la changer en une nation québécoise ? | |
Groulx, Lionel | 1933 | Je ne suis disais-je, ni anti-Anglais ni anti-Juif. Mais j’observe autour de moi et je constate que les Anglais sont pro-Anglais et les Juifs sont pro-Juifs. Et dans la mesure où ils ne blessent ni la charité ni la justice, je leur donne raison. Mais alors je me demande pourquoi, selon le même droit et dans la même mesure, les Canadiens français seraient tout, excepté pro Canadiens français ? | |
Chaput, Marcel | 1961-09 | Pourquo je suis indépendantiste, Éditions de l’Homme | Canadiens français qui croyez en vous et en vos frères, [...] qui avez conservé la Dignité de votre ascendance, [...] qui souhaitez la libération de l’homme et la Grandeur française en Amérique, [... ] qui reconnaissez une parenté spirituelle avec les 25 nations et les 150 millions de parlant français dans le monde, Criez vous aussi votre soif de Liberté et d’Indépendance. Vous vous le devez à vous-même; vous le devez à votre peuple; vous le devez à la Civilisation. |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 11 | Comme une liqueur que l'on verse dans un vase, la science et l'art, en entrant dans une intelligence, la remplissent, mais adoptent ses contours et se proportionnent à sa mesure. |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 17 | La France a été modelée par les deux plus grands génies de l'antiquité. Athènes et Rome l'ont marquée profondément de leur empreinte. Aucune autre nation moderne ne peut se vanter de se rattacher par une filiation aussi directe et aussi intime à ces deux sources, aucune n'a été dans les conditions voulues pour subir à un pareil degré leur influence éducatrice ni pour s'assimiler leurs richesses, ni l'Espagne, ni l'Italie même, scindées par les barbares, en proie à des convulsions politiques qui nuisaient au règne des arts de la paix, à la sereine recherche de l'idéal. |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 18 | L'on respire en France la douceur de vivre, parce que le génie français est un génie d'ordre, de mesure, d'équilibre, qui respecte la hiérarchie des valeurs, qui préfère l'idéal de perfection à l'idéal de puissance, qui met « la qualité avant la quantité », selon le mot de M. Ferrero |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 19 | Le conflit qui dure depuis des siècles, et qui s'intensifie à notre époque, est beaucoup plus vaste et de beaucoup plus de conséquence, c'est le conflit entre l'idéal de perfection et l'idéal de puissance |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 20 | la Bourse a remplacé les cathédrales antiques ; et c'est à la Bourse que s'édifient les royautés modernes ; c'est la richesse qui constitue les aristocraties, aristocraties de parvenus, âpres et arrogantes et exclusives, sans racines dans le passé, sans traditions et sans gloire, et, je l'espère, du moins, pour l'ordre et la beauté du monde, sans avenir |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 22 | La civilisation française est une et complexe : complexe, à cause des éléments qu'elle a empruntés à Athènes et à Rome, une, parce qu'elle a su réduire et fondre ces données, et s'en composer un organisme où le monde ancien revit dans une création nouvelle. Cette civilisation, c'est la France elle-même qui l'a implantée ici, non à l'état de germe, mais toute formée, belle et forte. C'est la France de la grande époque qui a implanté ici une France nouvelle. |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 23 | Ce fut un trait de génie de la part de nos pères, et on le doit au clergé, d'avoir compris tout de suite que le plus sûr moyen d'assurer notre survivance ethnique était d'établir chez nous le cours classique, ordonné selon les méthodes qui, en France, avaient fait leurs preuves. |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 29 | Je dirai presque que l'avenir n'importe pas à l'honnête homme, puisque, pour se dévouer aux belles et bonnes choses, il n'est pas nécessaire de supposer qu'elles sont destinées à l'emporter. |
D'Arles, Henri | 1920 | La culture française, p. 31 | Le génie français est créateur. Donnons-nous un entraînement classique très pur. Et puis, laissons l'âme de la race opérer là-dessus. |
Groulx, Lionel | 1944 | Hommage à Jeanne Lajoie, Le Droit, 1 er octobre 1944 | Si les fleurs morales pouvaient pousser comme les autres, ce sont les lys d'héroïsme qui pousseraient sur cette tombe de jeune fille. Qu'est-ce donc qui l'a poussée à l'héroïsme ? Canadienne française ! Elle savait que c'est un titre d'honneur qu'on ne renie pas, qu'on refuse de perdre. Par dessus l'individu et la famille, il y a la famille de la nation. D'elle, vient la culture, la civilisation. Jeanne Lajoie a eu ce souci supérieur. |
Groulx, Lionel | Un peuple ne se sépare pas de son passé, pas plus qu’un fleuve ne se sépare de sa source, la sève d’un arbre, de son terroir. | ||
Bergeron, Carl | La Grande Marie, p.13 | M. H. W. Ross, dans une petite brochure sur les colonies anglaises, écrivait, non sans un certain sentiment de fierté : « Voyez l'Anglais à l'étranger. Cherche-t-il à gagner les bonnes grâces des « indigènes » du pays dans lequel il se trouve ? Apprend-il leur langue ? Suit-il, à Rome, les usages des Romains ? Fait-il des compliments ? Non pas ; il emporte partout son pays avec lui. » « C’est l’histoire d’une petite nation conquise (1760) et semi-affranchie (1960), aujourd’hui menacée par l’amnésie numérique et tétanisée par l’hostilité dont elle continue d’être l’objet, candide et quelque peu insouciante, aussi bien à l’égard de son avenir en Amérique que de son patrimoine spirituel. » | |
Dupuis, Jean-Claude | 2022 | Sous le lys et la croix, p. 287 | « Le bilan de la Révolution tranquille est largement négatif. Aucun des idéaux des années 1960 n’a été atteint. (…) La langue française est-elle en meilleure posture ? Non, le visage linguistique de Montréal est redevenu aussi anglais qu’en 1920, bien que ce soit désormais au nom de « l’ouverture sur le monde » plutôt qu’au nom de l’Empire britannique, et les immigrants continuent à s’angliciser. » |
Bastien, Hermas | 1935 | Condition de notre destin national | « Être issus d’ancêtres qui ont civilisé un continent, qui ont fondé les plus grandes villes américaines, et vivre à la remorque de toutes les minorités en leur propre province, quelle déchéance ! » |
Bourgault, Pierre | 1994 | « Je n’ai jamais compris pourquoi le nationalisme «canadian» de Pierre Trudeau était plus valable ou plus défendable que mon nationalisme québécois. Je n’ai jamais compris pourquoi le Canada devait être séparé des autres pays du monde pendant que le Québec devait, d’autorité, rester attaché au Canada. » | |
Bonaparte, Napoléon | 1823 | Mémorial de Sainte-Hélène | « La France, c'est le français lorsqu'il est bien écrit. » |
de Tocqueville, Alexis | 1831-11-26 | Regards sur le Bas-Canada | « Je viens de voir dans le Canada un million de Français braves, intelligents, faits pour former un jour une grande nation française en Amérique, qui vivent en quelque sorte en étrangers dans leur pays. Le peuple conquérant tient le commerce, les emplois, la richesse, le pouvoir. Il forme les hautes classes et domine la société entière. Le peuple conquis, partout où il n’a pas l’immense supériorité numérique, perd peu à peu ses mœurs, sa langue et son caractère. » |
Bourgault, Pierre | 1962 | « Puissions-nous toujours avoir la force de rester fidèles à nous-mêmes. Puissions-nous posséder pour toujours ce désir violent de liberté qui nous anime. La bataille ne fait que commencer. Il faudra travailler encore et toujours plus à la restauration de la fierté canadienne-française. » | |
Smith, William | « Quand le traité de Paris a été signé, le 10 février 1763, les Canadiens formaient, à quelques rares exceptions près, un peuple d’origine française. Ils formaient une branche de l’une des nations ayant atteint le plus haut degré de civilisation jamais connu en Europe. Ils avaient apporté avec eux, et développé de façon assidue, autant de culture de leur mère-patrie que leur condition permettait. Quand Montcalm est arrivé au Canada, et après qu’il eut l’opportunité de parcourir et d’observer les alentours du lieu où ses assignations l’avaient envoyé, il ne tarda pas à déclarer que, à l’exception de Paris, il n’existait aucune ville en France dans laquelle l’état général de la société était supérieur à celui de Québec. » | ||
Montpetit, Édouard | «Apprécions-nous la valeur de la civilisation que nous prétendons vouloir répandre? Il est à craindre que non. Le temps, en nous éloignant de nos origines, nous en a fait perdre des traits. Nous ne savons plus ce que nous représentons, ce que nous portons de précieux. Ayons donc une bonne fois la fierté de notre race. Et si, pour cela, il faut apprendre ce qu'elle a accompli, remettons-nous à ses enseignements. » | ||
Néron, Christian (Me) | 2014-11-27 | Mensuel L'Aut'Journal | «Le colonialisme, il ne faut pas trop s’en étonner, c’est d’abord ça : l’extrême banalité de l’arrogance de quelques uns, et l’insaisissable lâcheté de quelques autres. » |
Bergeron, Carl | La grande Marie, p.13 | "C'est l'histoire d'une petite nation conquise (1760) et semi-affranchie (1960), aujourd'hui menacée par l'amnésie numérique et tétanisée par l'hostilité dont elle continue d'être l'objet, candide et quelque peu insouciante, aussi bien quant à l'égard de son avenir en Amérique que de son patrimoine spritituel." | |
Bouchard, Russel | 1999-11-26 | Lettre à Michel Lacombe, journaliste et coauteur, avec Gérard Bouchard, du livre Dialogue sur les pays neufs, Boréal, 1999 | Et ma peine est d’avoir finalement réalisé qu’il a surtout été trompé par ses chefs et ses élites qui se sont emparés de son combat et de ses rêves pour servir, celui-ci ses propres intérêts, celui-là sa vanité et cet autre sa soif du pouvoir, de voir encore se profiler à l’horizon cette «procession de chiens crevés – hurlait un Groulx courroucé – qui s’en vont au fil de l’eau, symbole poignant d’une race trahie par ses chefs». |
Derbyshire, John | 2016-02-21 | Article dans la revue en ligne The Unz Review [ https://www.unz.com/jderbyshire/derbs-canceled-williams-college-hate-address/ ] | Les trois noms « race », « ethnicité » et « identité » nomment trois concepts qui se chevauchent considérablement ; dont la principale différence en fait n'est pas tant dans le sens que dans la provenance - d'où ils viennent. Le mot « race » vient de la biologie ; le mot « ethnicité » vient de la sociologie ; le mot « identité » vient de la psychologie. Leur point commun est la notion d'appartenance d'un individu à un groupe. |
Soljenitsyne, Alexandre | La disparition des nations ne nous appauvrirait pas moins que si tous les peuples étaient faits pareils, avec un même caractère, un même visage. Les nations sont la richesse de l'humanité, elles sont ses personnalités généralisées : la plus petite d'entre elles a ses propres couleurs particulières, et incarne une facette particulière du dessein de Dieu. | ||
Thoreau, Henry David | 1850 | « Les Français, qu’on le dise à leur avantage, ont rendu aux Indiens, jusqu’à un certain point, les égards dus à un peuple indépendant et ayant son caractère propre, ont parlé d’eux et se sont comparés à eux comme les Anglais ne l’ont jamais fait. Non seulement ils firent la guerre avec eux comme alliés, mais ils les acceptent chez eux comme voisin. » | |
Angers, François-Albert | 1967-11-24 | Discours prononcé à l’Assemblée générale, [États généraux du Canada-Français] | "Comme notre constitution n’a rien prévu de tel parce qu'elle était une concession du conquérant aux Canadiens-Français, de la mère patrie aux coloniaux dans le cas des Canadiens anglais, nos États généraux sont indubitablement l’effort le plus systématique, le plus compréhensif, le plus réussi qui ait jamais été tenté pour constituer une véritable Assemblée nationale du peuple canadien-français en vue d’établir sa constitution." |
Perreault, Joseph (Xavier) François | "Et c'est au moment où nous nous préparons à résister aux armées d'invasion d'un puissant voisin qu'on nous enlève les libertés dont nous jouissons après les avoir gagnées par un siècle de luttes! Mais il me semble qu'on devrait plutôt nous donner de nouvelles garanties de sécurité pour nous engager à combattre des adversaires aguerris, dix fois plus nombreux, et dont l'organisation politique est moins hostile." | ||
Bédard, Éric | Souveraineté et hypermodernité. La trudeauisation des esprits dans la revue Argument, vol. 10 no. 1 Automne 2007 - Hiver 2008 | "Je souhaite montrer, dans l’essai qui va suivre, qu’entre les pensées trudeauiste et « néosouverainiste », les similitudes sont frappantes." | |
Lamy, Victor | 2022-04-04 | "Pour être Québécois, il suffit d’habiter le Québec ! Sans l'indépendance, les Canadiens-Français devront continuer de défendre âprement leur existence. Avec une indépendance trudeauiste, ils devront s’affirmer face à une diversité qui monte et braver la résistance des châteaux-forts anglo-saxons. Les deux perspectives commandent le retour politique des Canadiens-Français. Si vous avez compris qu’une identité de « Québécois francophones », provinciale et linguistique, a coupé le souffle de notre épopée, qu’elle supprime notre légitimité et nos droits historiques, vous avez compris l’essentiel." | |
Duguay, Raoul | Ô Kebek | « Le Saint-Laurent nage dans notre sang Coule en nos veines mille vagues d’espoir Notre grand fleuve berceau de notre histoire Abreuve notre foi dans nos droits et devoirs » | |
Pearson, Lester B. | 1968-02-05 | Discours d'ouverture, Conférence constitutionnelle de février 1968 | "Nul n'ignore ici que le Canada français est actuellement profondément mécontent de sa place dans la confédération. Il y a à cela des raisons complexes d'inégales importances. J'ai dit et je répète aujourd'hui que la plupart de ces raisons sont parfaitement fondées." |
Riel, Louis | "Tout ce que j'ai fait et risqué et ce à quoi je me suis exposé reposait sûrement reposait sur la conviction que j'étais appelé à faire quelque chose pour ma patrie." | ||
Landry, Philippe | 1916-06-19 | Discours au parc Lafontaine à Montréal lors de la mobilisation contre le règlement 17 en Ontario interdisant le français dans les écoles publiques. | «Je suis venu ici, ce soir, puiser le courage nécessaire pour les luttes de l'avenir. Je ne suis pas venu échauffer les esprits ou soulever les passions. Je suis venu faire appel à vos nobles sentiments et demander à vos coeurs d'hommes libres et de patriotes le concours généreux et désintéressé de vos énergies et et vos volontés.[...] Il s'agit de se réunir autour de notre drapeau, de serrer nos rangs et de présenter un front unit devant l'agresseur. Il s'agit de dire à ceux qui nous persécutent que nous sommes chez nous au Canada. Il s'agit de leur faire comprendre que nous avons le droit d'y vivre et d'y respirer l'air pur de la liberté, sur ce sol béni, arrosé du sang de nos pères et des larmes de nos mères.» |
Venner, Dominique | L'histoire n'est jamais finie. Tout est toujours à refaire et les remparts à relever. Les victoires comme les défaites n'ont qu'un temps. Ce qui persiste et permet de renaître est plus solide que toutes les murailles. C'est quelque chose d'immatériel et de fort, présent dans le coeur de chaque homme et de chaque femme d'une même communauté quand celle-ci a conscience de ce qu'elle a d'unique et d'essentiel. Les Japonais, les Juifs, les Hindous et d'autres peuples possèdent ce trésor qui leur a permis d'affronter les périls de l'histoire sans disparaître. | ||
Riel, Louis | 1885-07 | Lors de son procès pour trahison à Regina en Saskatchewan | La vie, sans la dignité de l'intelligence, ne vaut pas d'être vécue. |
Trépanier, Pierre | 1985 | Revue l'Action nationale | Car le discours indépendantiste avait à ce point insisté, dans la foulée de la Révolution tranquille, sur l’État et ses vertus qu’on en est presque venu à voir dans l’indépendance le triomphe de l’Etat plutôt que la consécration de la nation. C’est pourtant la nation qui aspire à l’indépendance et qui peut se réclamer légitimement du droit à l’autodétermination, non pas l’État-nation. |
Renaud, Normand | 2010 | Le Salut de l'arrière-pays, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2010, p. 34 | Nous allons devoir apprendre à mieux nous y prendre pour nous enraciner et durer. Or, je devine qu’une partie du secret du dur désir de durer, c’est peut-être de savoir rappeler les sentiers par où le passé nous a menés et les personnages plus grands que nature qui les ont ouverts. […] Avec une semblable force de volonté aujourd’hui, de quoi serions-nous capables ? |
Renan, Ernest | Qu’est-ce qu’une nation? | Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux chose qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. L’homme, messieurs, ne s’improvise pas. La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont fait ce que nous sommes. | |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.26. | On a souvent félicité Lévesque d'avoir été le rassembleur des forces dispersées luttant pour l'indépendance. En réalité, en rendant partisan un sentiment patriotique et en polarisant le patriotisme, peut-être aura-t-il été plutôt l'éteignoir de l'idée d'indépendance au Québec. |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.34. | [...] les péquistes ont cette drôle de façon d'analyser leurs défaites en portant généralement leur fureur sur leur vainqueur. Un peu comme le ferait une équipe de hockey perdante qui pointerait du doigt le talent de l'adversaire pour expliquer sa défaite. |
Laurin, Camille | 1970 | Témoignage de Camille Laurin, Éditions du Parti québécois, 1970, p.5. | Le sort a voulu que le Québécois naisse et grandisse sous le signe de l’ambiguïté et de l'ambivalence, ce qui en fait un être confus, tourmenté, divisé contre lui-même, incapable d'intégrer les éléments de sa riche personnalité, d'harmoniser ses aspirations et son action, d'inscrire ses rêves dans la réalité, de secouer les tutelles, de vaincre ses peurs, d'affronter l'inconnu à ses risques et périls, d'assumer pleinement sa liberté, son histoire et son existence. |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.52. | Bref, en octobre 1978, le Parti québécois propose, à sa manière et comme ses adversaires libéraux, un fédéralisme renouvelé. Le mot indépendance ne fait plus partie du vocabulaire péquiste. En faisant porter le débat sur l'association, le PQ se met dans une position inconfortable qui va engager l'avenir du Québec. Comme au quatrième congrès de 1974, les membres du parti vont sanctionner le recul de leur idéal, sacrifié sur l'autel du réalisme politique. Car le trait d'union hautement contradictoire entre souveraineté et association n'a été, en fait, comme l'étapisme du reste, qu'une manœuvre électoraliste destinée à rassembler des nationalistes, des souverainistes, des associationnistes et des indépendantistes pour renouveler le fédéralisme. Sauf que cette stratégie va polariser la société québécoise comme jamais dans son histoire. Le simple fait de tenir un référendum perdant peut conduire à l'affaiblissement du Québec. |
Bourgault, Pierre | 1982 | Écrits polémiques, I, La politique, 1960-1981, VLB Editeur, 1982, p.300. | Que le référendum soit perdu ou gagné, on se retrouve douze ans en arrière, quand Lévesque a décidé que l'histoire commençait avec lui. Le problème, c'est qu'elle pourrait bien aussi finir avec lui. Tout un cadeau aux générations futures, qui devront livrer la même bataille, si elle n'est pas perdue pour de bon au printemps de 1980. |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.64. | Par ce référendum et par cette question, René Lévesque et Claude Morin vont détruire l'élan de la Révolution tranquille au Québec. Ils savent pourtant que les référendums doivent toujours être gagnés d'avance par ceux qui les entreprennent; qu'ils doivent témoigner d'une volonté solide et consensuelle d'une majorité de la population. Ils auraient dû savoir qu'on ne peut bâtir même l'ombre d'un pays en prenant des détours si tortueux. Ils ont pris le pari qu'ils pouvaient renverser la vapeur pendant une campagne référendaire de quelques mois. On a beaucoup parlé des parties de cartes aux- quelles Lévesque s'adonnait. Il adorait le poker. Un bon bluffeur, disait-on de lui. Lors du référendum, il allait miser l'avenir du peuple québécois contre un Trudeau qui connaissait son jeu. |
Morin, Claude | 1994 | Les choses comme elles étaient, Éditions du Boréal, 1994, p. 435. | Je me résignai à vivre une pénible expérience: participer de toutes mes forces à la campagne référendaire, sachant que nous la perdrions. [...] Par moments je pensai le naufragé s'accroche à n'importe quoi que la défaite se révélerait, au fond, une épreuve salutaire pour le Québec. Témoin et victime des conséquences d'un NON, il mûrirait. |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.66. | La campagne référendaire salira le peuple québécois. Les deux camps se livreront à des insultes et à des menaces. Claude Ryan se fera cracher au visage, René Lévesque se fera comparer à Hitler. On mettra en doute la capacité des Québécois à comprendre la question. Les tendances et les défauts les plus ignobles de la nation québécoise seront poussés à leur paroxysme, et cela, aux yeux du monde. |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.69. | Lévesque aurait-il dû mettre lui aussi sa tête en jeu [comme Trudeau avait prétendu le faire en regard de la réforme constitutionnelle qu'il proposait] quant aux résultats de la consultation qu'il avait demandée? Cette possibilité, sauf erreur, il ne l'a même jamais évoquée publiquement. Comme s'il refusait de mettre les électeurs devant un choix définitif. Lévesque était pourtant habitué à mettre sa tête en jeu pour vaincre des factions de son parti lors d'affrontements idéologiques internes. La nation québécoise aurait peut-être mérité un tel acte de courage politique de la part de celui qui l'avait menée dans un cul-de-sac. Et si la vraie question était: «Pourquoi Lévesque s'est-il entêté à tenir un référendum qu'il était certain de perdre?» |
Bisaillon, Martin | 2004 | Le Perdant, Montréal, 2004, Les Intouchables, p.72. | Lévesque devrait démissionner et dissoudre son gouvernement. Il préfère s'accrocher au pouvoir et y rester en lançant une autre campagne électorale sur un thème qui ne sera même pas la souveraineté. Le slogan du PQ pour cette campagne de 1981 sera «Faut rester forts.» Alors que jamais le Québec n'a été aussi faible, et cela, par la faute de Lévesque. C'est un mensonge en quelque sorte. Après s'être fait battre à plate couture par Trudeau, Claude Morin et lui vont en redemander. Trudeau ne pouvait rêver d'adversaires plus volontaires. |
Auteur | Titre | Date de publication | type | Lieu / Source | Référence | Lien |
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Angers, François-Albert | Après le référendum -II | 1980-10 | Article | Revue l'Action nationale | http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3531775 | Document |
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