
Ô Canada
Essai original de Marc Dunlay, membre de la FCF, sur l’hymne national des Canadiens-Français. Ce texte propose une réflexion multidimensionnelle sur l’œuvre écrite par Basile Routhier en 1880.
Essai original de Marc Dunlay, membre de la FCF, sur l’hymne national des Canadiens-Français. Ce texte propose une réflexion multidimensionnelle sur l’œuvre écrite par Basile Routhier en 1880.
Comment se fait-il que dans le même temps où l’on se battait le mieux pour un avenir enraciné, d’autres aient insisté pour que l’on renonce à l’identité canadienne-française ? C’est une étrange contradiction et, en regard de l’évolution du statut national, elle reste assez opaque encore aujourd’hui. On a bien dit que seule l’identité québécoise avait de l’avenir. Du coup, fallait-il effacer un passé canadien-français révolu ?
Nous savons tous que le référendum a été soufflé à l’oreille de Claude Morin par trois membres éminents de l’équipe de négociations constitutionnelles de Trudeau. Morin qui avait ses interlocuteurs en haute estime retiendra leurs conseils référendaires «des plus démystifiants.»
À la veille du 323e anniversaire, le 4 août prochain, de la signature de ce traité historique, la Fédération des Canadiens-Français estime que cet événement n’est pas commémoré à la hauteur et avec la clarté qu’il mérite. Laissé dans un ombre relatif, sous-évalué ou mal compris, nous avons demandé à trois auteurs de nous éclairer.
Ceux qui savent que la Grande Paix de Montréal a été conclue en 1701 sont peu nombreux à réaliser
qu’elle se situe dans la foulée d’un autre événement aussi riche de promesses. Pour comprendre la constance pacifique de la présence française en Amérique, il faut remonter à 1603.
À l’été 1701, plus de 1 300 Autochtones, représentant 38 nations, avaient accepté l’invitation des Français. De l’ouest, il y avait notamment des Outaouais, des Cris, des Ojibwés, des Illinois, des Miamis, des Wyandots, des Mascoutins, des Outagamis, des Menominees, des Népinssingues, Amikwas, des Potéouatamis et des Winnebagos.
La Paix de 1701 marque à peu près la mi-temps de la période coloniale française, du régime français et représente la « cristallisation » de l’Amérique française encore inscrite de nos jours dans la géographie du continent. Sans elle, il n’y aurait pas eu de révolte de Pontiac trois générations plus tard et ce dernier n’aurait pas appelé le roi de France son père,
Quiconque veut interpréter notre histoire, étudier nos réussites et nos échecs, comprendre les particularités de notre système de valeurs, pourra observer un peu partout les ressorts d’un peuple intimement marqué par les lignes de force qui habitaient et guidaient les esprits entre 1660 et 1680 : l’ordre, la rationalité, le respect de la tradition et des anciens.
Le référendum a cinquante ans cette année (1974-2024). Cinquante ans, ça se fête, mais qui s’attend à des célébrations ? Que reste-t-il aujourd’hui de cette stratégie autrefois innovante? Toujours au programme du PQ, jamais révisée sérieusement, ratée par deux fois, aucun événement n’a autant divisé le Québec que les référendums de 1980 et de 1995.
En 1968, Johnson incarnait la tradition constitutionnelle canadienne-française dans son expression la plus achevée. Se succèdent cinquante-six ans d’un affaiblissement que rien ne laissait présager. Dans les pages qui suivent, je vais tenter par un retour sur certains événements clés de rendre plus claires les causes mal comprises du déclin national. Je finirai en me demandant avec vous s’il est encore possible de faire quelque chose pour remonter la pente.