Il ne faut pas se tromper d’époque. Bien que tous deux Jésuites et explorateurs, Charles Albanel n’est pas contemporain de Charlevoix. Quand ce dernier vient au monde, Charles Albanel a 66 ans. Les oeuvres et les accomplissements de l’un et de l’autre en sont marqués. Charlevoix meurt deux ans après la prise de Québec. Albanel meure cinq ans avant la Grande paix de Montréal de 1701. Dans leurs cas, une biographie comparée au vu des connaissances de l’époque ne serait pas sans intérêt. [Note de l’éd.]
Pierre François-Xavier de Charlevoix, né à Saint-Quentin le 30 octobre 1682 et mort le 1er février 1761 à La Flèche, est un historien jésuite, professeur et voyageur français du XVIIIe siècle.
Charlevoix naît à Saint-Quentin le 30 octobre 1682. Son père est François de Charlevoix, substitut du procureur du roi, et sa mère Antoinette Forestier.
Il étudie d’abord au collège des Bons-Enfants à Saint-Quentin à compter de 1692 puis, le 15 septembre 1698, il entre chez les Jésuites à Paris. Il est diacre lorsqu’on l’envoie enseigner la grammaire au collège des Jésuites de Québec.
Premier voyage en Amérique (1705-1709)
De 1705 à 1709, il enseigne la grammaire au Collège des Jésuites de Québec (prédécesseur de l’actuel Collège Saint-Charles-Garnier), au Canada.
Prêtre, professeur et historien Rentré en France, il complète ses études de philosophie et de théologie et est ordonné prêtre vers 1713. À la suite de l’obtention de sa prêtrise, il enseigne les humanités et la philosophie au collège Louis-le-Grand à Paris.
En 1715, il publie un travail sur l’établissement et le progrès de l’Église catholique au Japon, en y ajoutant des notes étendues sur les manières, coutumes, et costumes des habitants, sur l’Empire et sa situation politique générale, et sur la topographie et histoire naturelle de la région. Il s’agit plus précisément d’une édition revue et augmentée d’un ouvrage publié en 1689.
Second voyage en Amérique (1720-1722)
En juillet 1720, il s’embarque sur le Chameau à La Rochelle, mandaté par le duc d’Orléans pour une mission en Amérique septentrionale. Arrivé à Québec vers la fin de septembre, il navigue sur le fleuve Saint-Laurent et sur les lacs jusqu’à Michillimakinac, d’où il fait une excursion jusqu’au fond de la baie des Puants, puis il longe la rive orientale du lac Michigan, dans l’intention de gagner la rivière des Illinois par celle de Chicago ; mais le peu de profondeur de l’eau le force à remonter la rivière Saint-Joseph et à gagner les sources du Theakiki, dont les eaux tombent dans la rivière des Illinois, qui va se joindre au Mississippi.
Il descend ce fleuve jusqu’à son embouchure et visite le pays des Illinois. Le navire sur lequel il s’est embarqué, pour aller de là à Saint-Domingue, fait naufrage à l’entrée du canal de Bahama ; l’équipage se disperse ; Charlevoix et ses compagnons reviennent au Mississippi, en longeant la côte de la Floride.
Son second périple pour aller à Saint-Domingue est plus heureux. Il arrive dans cette colonie au commencement de septembre 1722, en repart à la fin du même mois, et aborde au Havre le 24 décembre.
Historien du Nouveau-Monde Charlevoix fait un voyage en Italie, et continue à remplir différents emplois dans son ordre. Jusqu’à la fin de sa vie, il consacrera beaucoup de temps à différents travaux d’historien et à la rédaction d’articles dans les Mémoires de Trévoux, un journal mensuel de bibliographie, histoire, et science.
En 1724, il publie La Vie de la Mère Marie de l’Incarnation. En 1730, il publie l’Histoire de l’île de Saint-Domingue. En 1744, il publie l’Histoire de la Nouvelle-France, d’après l’étude de différents auteurs et d’après ses observations personnelles, constituant ainsi l’ouvrage le plus complet sur l’histoire et la géographie de cette colonie française. En 1756, il publie une Histoire du Paraguay.
Sa mort survient le 1er février 1761 à La Flèche, l’empêchant de poursuivre son Histoire de la Nouvelle-France au-delà de 1736.