William Henry Scott

SCOTT, WILLIAM HENRY, officier de milice, marchand, homme politique et patriote, né le 13 janvier 1799 en Écosse, fils de William Scott et de Catherine Ferguson ; décédé le 18 décembre 1851 à Saint-Eustache, Bas-Canada.

William Henry Scott naquit dans une famille écossaise protestante de stricte obédience presbytérienne, vaguement apparentée à sir Walter Scott. Ses parents immigrèrent au Bas-Canada vers 1800.

Quatre épisodes distincts de la vie de William-Henry Scott nous ont poussé à l’inscrire au panthéon des Canadiens-Français.
1- Il était écossais de naissance mais il prit fait et cause pour les Canadiens-Français
2- Il était presbytérien mais il obtiendra après bien des démarches la régularisation de son mariage dans le rite catholique pour l’amour de ses cinq enfants et de sa femme auprès de Mgr Ignace Bourget
3- Il tentera de faire entendre raison à Jean-Olivier Chénier en novembre et décembre 1837, faisant valoir que le recours aux armes était un acte téméraire sans aucune possibilité de réussite. Malgré une prise de position clairvoyante, rejetant la violence pour l’avancement politique de la cause patriote, sa tête sera néanmoins mise à prix, sa maison brûlée; il sera arrêté et incarcéré jusqu’en juillet 1838.
4- Plusieurs années plus tard, de nouveau député, il sera particulièrement actif pour réclamer du parlement des indemnités, qu’il obtiendra, en faveur des victimes de la répression de 1837-38.

Voici quelques extraits :

William-Henry Scott devient, entre 1827 et 1837, le plus important commerçant de Saint-Eustache. Il est député pour de Deux-Montagnes de 1829 à 1837. Refusant de prendre les armes, il est quand même emprisonné et sa résidence (aujourd’hui 40, rue Saint-Eustache) est incendiée par l’armée britannique. De nouveau député de 1844 à 1851, il se consacre à faire adopter le projet de loi d’indemnisation des victimes de 1837. Le docteur Jean-Olivier Chénier est, avec W. H. Scott, celui qui dirige le mouvement patriote entre les années 1834 et 1837 à Saint-Eustache.

Source : http://www.1837.qc.ca/1837.pl?out=article&pno=n00024&cherche=William

Amury Girod, un immigrant d’origine suisse, est celui qui est responsable de l’établissement du camp armé principal à Saint-Eustache alors que le camp secondaire est installé à Saint-Benoît. Le 3 décembre 1837 se tient une réunion au couvent de Saint-Eustache à la suite des appels à la modération du curé Paquin. Girod réussit à convaincre Chénier et Chartier de continuer dans la voie de la résistance armée. Les camps ne sont pas très sécuritaires. Celui de Saint-Eustache, improvisé à la fin novembre, était dépourvu d’installations défensives. Seules des sentinelles en assurent la garde en surveillant les défections du côté patriote (Laurin, 2000 :54). De plus, il n’y avait aucune fortification afin de protéger les gens. Malgré une bonne organisation générale, l’arrivée d’Amury Girod à titre de commandant des opérations entraîne quelques irrégularités. Gérard Filteau illustre bien comment Girod ne faisait pas l’unanimité dans le village : “Pour un homme qui prétendait avoir de l’expérience militaire et qui voulait se battre à tout prix contre les réguliers et faire combattre ceux qui ne demandaient qu’à rester tranquilles ou à faire leurs soumissions, ses agissements sont ceux d’un esprit fêlé” (Filteau, 1980 :361).

Source : http://www.1837.qc.ca/1837.pl?out=article&pno=atlas12&cherche=William%20Henry%20Scott

Dès Juin 1827, William-Henry fait partie d’un comité du comté des Deux-Montagnes formé en vue de protester à Londres contre les injustices causées aux Canadiens français (GOUIN, 1980: 6). En 1834, lors d’élections tumultueuses dans son comté, Scott est battu à coups de bâton par des Écossais, partisans de Brown et de Globensky, car il conteste les irrégularités commises au premier tour de scrutin (GOUIN, 1980: 8). N’en cédant eux-mêmes en rien sur ce plan, Scott et Girouard l’emporte finalement par défaut (GOUIN, 1980: 8). En octobre 1837, il est élu par le peuple magistrat et, le 18 novembre, colonel, plusieurs évoquent la nécessité de se procurer des armes lors d’une réunion de patriotes tenue chez Scott. (FAUTEUX, 1950: 373) Scott fait alors de son mieux pour les en dissuader, ajoutant qu’il refuse de conduire ses amis à l’abattoir. (FAUTEUX, 1950: 373) Par la suite, il se brouille avec Chénier quand ce dernier décide d’occuper le couvent de Saint-Eustache et abandonne la cause patriote. Le 18 novembre, il apprend que des officiers de police et des soldats sont en route pour venir l’arrêter, lui et les autres chefs patriotes (ROCHON, 1987: 198). Le 2 décembre, il se rend au camp Grand-Brûlé, refuge patriotique pour prêcher un patriotisme plus modéré et refuse de se mettre à la tête des patriotes. Il tente le lendemain, avec le curé Paquin, de demander à Chénier l’inanité de ses projets (FAUTEUX, 1950: 373). Quant au Suisse Amury Girod, envoyé de Papineau, il rencontre Scott et écrit dans son journal qu’il ne l’aime pas mais qu’il jouit de la confiance de la population et que depuis qu’il a abandonné les Patriotes, les habitants sont sans courage (FAUTEUX, 1950: 373). Menacé de mort par le camp patriote, il ne lui reste alors qu’à fuir (GOUIN, 1980: 13). Le 19 décembre 1837, il est incarcéré à Montréal et inculpé pour haute trahison. Il est libéré le 10 juillet 1838, moyennant une caution de 5,000 Livres (FAUTEUX, 1950: 374).

Après les troubles de 1837, il disparaît pendant six ans et en novembre 1844, devient membre d’un comité chargé d’étudier la question des indemnités réclamées par le curé Paquin de Saint-Eustache, en vue de restaurer l’église et le presbytère. Il s’applique à cette tâche et obtient gain de cause (GOUIN, 1950: 16). De 1845 à 1851, il poursuit son combat à propos de la loi réparatrice à l’intention des citoyens lésés dans leurs biens à la suite des troubles 1837-1838, et le 9 mars 1849, il obtient un octroi considérable (GOUIN, 1950: 17). Deux ans plus tard, après une dernière campagne électorale éprouvante, il meurt à Saint-Eustache d’une brève maladie, le 19 décembre 1851. (FAUTEUX, 1980: 374)
Patrice Payette

Source : http://www.1837.qc.ca/1837.pl?out=article&pno=n264&cherche=William